Alors voilà un modèle surprise ! Mon épouse Christelle ou moi-même ne sommes pas à l’origine de cette adoption ; d’ailleurs, je devrais dire que Uno ne réside chez nous qu’en demi-pension ! C’est ma fille Valentine qui, à la toute fin de ses études, nous annonce par un petit message sur notre groupe famille qu’elle a adopté un chiot : Uno (car année des « U », le jeu, et c’est son premier). Ouf ! J’ai cru que j’allais déjà être grand-père !
On ne connaît pas grand-chose du contexte de la venue au monde de Uno, hormis que cela partait très mal. La portée dont il est issu a été recueillie dès leur premier jour par la SPA de Nîmes, sans la mère (malinois). Il a donc été élevé au biberon avec sa fratrie par la responsable du refuge, puis placé, toujours avec sa fratrie, dans une famille d’accueil pour leurs dix premières semaines. Tout le monde fait de son mieux dans ces cas-là, y compris la maman (chienne) d’adoption. Mais l’expérience et les études éthologiques ont montré à quel point les premières interactions avec la mère sont fondamentales dans la construction du chiot : remises en place, langage canin, hiérarchie… Uno ainsi que ses frères et sœurs n’ont pu en bénéficier pleinement. Je me dis alors que, pour son premier chien, ma fille Valentine a placé la barre très haut : c’est son choix, l’aventure mérite d’être tentée, mais sans droit à l’erreur, et puis participer à un sauvetage est une action très noble. Enfin, comme me l’a subtilement rappelé ma fille, je suis peut-être un peu à l’origine de son adoration pour les chiens… Alors soit, partons dans l’aventure ensemble : je ne peux que lui apporter mon soutien et lui transmettre un peu de mon « savoir ».

Uno a une chance extraordinaire : la famille d’accueil lui avait dit qu’il aurait besoin d’une présence quasi constante, d’être proche. C’est le cas : Valentine est 100 % en télétravail. Uno a immédiatement développé une affection très forte et un hyper-attachement envers sa maîtresse. Il est tout le temps en activité, surtout quand il est en dehors de chez lui (par exemple à la maison avec nos chiens).

Uno est un chien de berger, très proche de sa famille – même élargie –, avec un besoin de travail (jeu) sans limite.
C’est d’ailleurs un chien aux capacités d’apprentissage impressionnantes. Il me rappelle, pour cela, les premières années d’Ollie. L’avantage, c’est qu’il y a vraiment moyen de s’amuser, d’en faire un chien de travail avec un large choix de domaines d’activités. J’ai pu le tester au flair (recherche d’objets dans un premier temps) : il a une vitesse d’intégration des informations et de compréhension qui oblige à tenir le rythme et à faire évoluer le jeu sans cesse. Car c’est l’autre aspect de ce type de chien : il peut s’ennuyer très vite ! Il peut s’ennuyer au point de solliciter sans cesse, et si l’on est un peu initié au langage canin, on peut traduire ce qu’il propose.
L’autre avantage d’un chien à grandes capacités d’apprentissage est qu’il peut aussi vite acquérir certains comportements par mimétisme (observation des anciens). Avec Ollie et Odin, nous ne nous en sommes pas privés.
Depuis qu’il a fini sa croissance, Uno fait de grandes randonnées avec Valentine ; c’est un chien parfait pour cela : énergique, sportif et avec un très bon rappel. Il n’est pas rare qu’un ou deux jours dans le mois, le binôme parte faire une randonnée dépassant les 20 km (pour la maîtresse, soit ×2 ou plus pour le chien).

Uno est très sociable, très joueur, très sympa avec les autres chiens, mais peut « user » ses congénères car il n’arrête jamais ! C’est un chien hyperactif (mais ça, on en trouve l’origine dans sa vie de chiot). C’est le compagnon idéal pour les supers jours, mais aussi les mauvais ou très mauvais jours : il est sensible et ressent tous les états émotionnels de sa maîtresse ; il lui est totalement dévoué (mais l’inverse est nécessaire aussi). Uno n’est pas un chien que l’on pourrait qualifier de facile à éduquer, c’est sûr. Si sa maîtresse tient bon – et c’est le cas –, cela en fera un chien exceptionnel : sacré « Numéro Uno » !